THÉORIE SYNTHÉTIQUE DE L’ÉVOLUTION
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THÉORIE SYNTHÉTIQUE DE L’ÉVOLUTION
THÉORIE SYNTHÉTIQUE DE L’ÉVOLUTION
La théorie dite «synthétique» de l’évolution, essentiellement fondée sur l’enrichissement que la génétique des populations a fourni au schéma darwinien, doit désormais intégrer les acquis de la génétique moléculaire des organismes eucaryotes:
une «supersynthèse» est donc en cours.
Le point de vue réductionniste implicite à l’état classique de la théorie synthétique est à cet égard résolument «préformationniste», puisqu’il suppose que, si un génome était «
connu» dans sa totalité, il «spécifierait» l’organisme dans tous ses détails. En revanche, l’embryologie causale suggère que le programme génétique ne peut être compris comme une sorte de «représentation» miniaturisée de l’organisme, mais plutôt comme une série de
règles génératives (
algorithme) où tout n’est pas spécifié. À côté de phénomènes à stricte détermination génétique, l’ontogenèse associe des
mécanismes épigénétiques , conséquences mêmes des propriétés et des relations spatio-temporelles entre cellules et catégories cellulaires. Dans la mesure où cette catégorie de phénomènes dépend, en dernière analyse — mais sans y être totalement réductibles —, de la programmation génétique, il paraît légitime de raisonner en termes de
niveaux hiérarchiques d’intégration : un génome, un œuf fécondé, une gastrula, etc., représentent chacun de tels niveaux intégrés, sièges de mécanismes particuliers «émergeant» du niveau d’organisation et de complexité particulier qu’ils représentent.
Les nouveaux modèles de génomes, en prenant en compte les effets de la «fluidité génétique», découpages (
split genes ),
collages (
splicing ), lectures partielles, familles de séquences répétitives, etc., offrent, par la complexité de leur organisation, des capacités de fonctionnement bien plus variées que celles du génome «
classique». Le jeu des interconnexions intra- et interniveaux va produire des systèmes de contraintes réduisant la «liberté d’action» des gènes de structure, et limiter les capacités théoriques d’expression de la variabilité du génome. Les contraintes sont ici d’origine interne, structurale, alors qu’en théorie synthétique classique elles sont externes et représentées par la sélection naturelle qui, comme le dirait Devillers, trie, parmi les caractères phénotypiques effectivement réalisés, ce qui est «
acceptable» ou non.
Cette notion de «contraintes» ou de canalisation des «possibles potentiels» en un nombre moins grand de «possibles réels» doit intervenir à tous les niveaux d’intégration organique, du niveau moléculaire du gène à celui de la population d’individus achevés, en passant par les «canaux de l’ontogenèse». Parce qu’elle fera sa place à l’ontogenèse (
et à ses mécanismes épigénétiques),
la «supersynthèse» intégrera l’importance des «contraintes de construction», largement ou totalement ignorées de l’ancienne théorie synthétique.
Encyclopédie Universelle.
2012.
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